Mami Wata est considérée comme une divinité de l’eau adorée dans plusieurs régions d’Afrique de l’Ouest, du centre du Sud, dans la diaspora africaine, les Caraïbes, et dans certaines régions d’Amérique.
Elle est très souvent représentée comme une femme à la beauté extraordinaire dotée de puissance et de richesses.
Ceux qui en parlent disent qu’elle aurait des cheveux noirs qui peuvent être bouclés ou crépus. Elle les coiffe toujours avec un peigne en or. Sur ses caricatures, elle a une peau noire ou claire, de grands yeux brillants avec des vêtements à la dernière mode. Elle porte beaucoup de bijoux étincelants. Un grand serpent s’enroule autour d’elle et pose la tête sur ses seins.
De nombreux prêtre du culte vaudou Africain réalisent encore aujourd’hui des rituels pour faire appel à ces grâces.
Origines de la sirène Mami wata
Décrite à la fois mi-femme mi-poisson et ailleurs mi-femme mi-serpent, mami wata est la mère de l’océan. Elle est crainte et adorée à la fois dans plusieurs régions africaines et partout dans le monde. Du Togo au Nigéria, des cultes lui sont dédiés et sont pratiqués par des sorciers vaudou.
Étymologie
Il semblerait que le nom de cette divinité féminine provienne d’une comparaison avec l’expression anglaise « mother of water ». La sirène est en effet considérée comme mère nourricière et destructrice des océans, sa demeure. Les pêcheurs et les baigneurs la craignaient en effet. Mami wata est aussi considérée comme la sirène des eaux douces ou de la mer.
Différents points de vue sont développés quant à l’origine réelle de Mamiwata. Elle est perçue dans plusieurs histoires sur les côtes, de l’Angola au Sénégal en passant par le Congo et le Zaïre. De la mère protectrice à une sorte de prostituée ou de femme aux mœurs légères, plusieurs versions se côtoient. Redoutable séductrice, elle apporterait le mauvais œil à qui refuse ses avances.
Mais elles a de nombreux noms :
- Mamba Muntu, Femme-crocodile au Congo
- Ezenwaanyi chez les igbo,
- Nnekwunwenyi,
- Ezebelamiri,
- Nwaanyi mara mma ou Uhamiri, pour dire femme honorable et fière
- Watramama pour la Guyane et le Suriname,
- Yemaya ou Yemanya au Brésil et à Cuba ,
- Mamadjo, Lamanté, La Sirène, Erzulie ou Maman de l’eau pour les Caraïbes.
Le mythe
Selon les régions et les cultures, elle porte des noms différents. Le mythe veut que l’esprit soit responsable de certains enlèvements de personnes pour en faire des adeptes. La mère des eaux les emporterait dans son royaume sous la mer ou dans le monde des esprits. Certains ont la chance de repartir, mais reviennent sur terre complètement transformés.
Difficile de trouver une origine précise à mami wata. Ses histoires et son culte sont présents sur trois continents. Afrique, Asie et Europe se partagent différentes représentations et de nombreuses symboliques. Au Congo par exemple, dans l’histoire de l’art africain les temps ont bien changés ; les illustrations de la déesse portent une montre luxueuse et un téléphone cellulaire.
L’histoire raconte, en particulier dans les Caraïbes et en Amérique du Sud, que la divinité aurait voyagé avec eux sur les navires négriers pour les protéger et faire chavirer de nombreux bateaux, emportant alors leur douleur.
Les cultes de la sirène des eaux
Le culte de la divinité n’est pas le même selon une région ou une autre. De plus suivant que le concerné soit adepte, prêtre ou simple suiveur, l’adoration peut varier. Quel que soit le courant ethnique, plusieurs aspects se rejoignent. Le premier aspect concerne les tenues des adorateurs.
L’habillement et l’organisation
Dans ce cas, on y retrouve les couleurs rouge, noire ou blanche selon le cas. Elles ont différentes symboliques qui peuvent être la mort, la destruction, la beauté, la féminité, la spiritualité, etc. Des réunions ou rassemblements sont donc organisés afin de célébrer la déesse. Cela n’empêche pas l’individualisme. Ils doivent fréquemment se rendre en bord de mer pour des offrandes.
Les rituels cérémonieux
Pendant les cérémonies des danses et des musiques accompagnent les cultes. Les prêtres conduisent les suiveurs (tous préalablement initiés). Des offrandes sont ensuite faites. Mamiwata aime la nourriture, la boisson (l’alcool surtout), des objets odorants (encens, savon, pommade, poudre, etc.). Ceux qui veulent attirer ses faveurs peuvent aussi présenter des biens précieux comme les bijoux de valeur.
Histoires et légendes de mami wata
Le long des côtes d’Afrique de l’Ouest et des Caraïbes en particulier, il est fréquent d’entendre parler de la légende mystérieuse d’une sirène. De nuit, elle hante les rivages lagunaires et océaniques et la journée, elle se mêle à la population sous diverses apparences, mais toujours une belle femme. Elle aime se rendre dans les marchés ou les lieux de débauche (bars).
Symbolisme de la sirène
Elle incarne et symbolise la pureté ou la résurrection du fait de la blancheur (teint clair). Sa féminité est symbolisée par une opulente poitrine. Elle frapperait de stérilité tous les hommes qui s’uniraient à elle à cause de son corps hybride qui ne lui permet pas d’engendrer.
Les mythes et légendes
L’histoire et les légendes de mami watta incarnent simultanément le mal et le bien dans toutes les cultures. Plusieurs histoires racontent qu’elle aurait fait disparaître des hommes pour sa propre satisfaction. Lorsqu’une femme manque d’humilité en raison de sa beauté particulière, elle est privé de fécondité.
Le sort n’est levé que par une compensation ou une « dot » payée à la statuette ou la représentation de mamy watta. Le rôle de mami wata est essentiellement de procurer une guérison spirituelle et matérielle à ses adeptes et initiés. Elle protégerait leur santé émotionnelle, psychique, leur prospérité et les plans d’eau.
À travers de l’art, un objet vaudou mais aussi du théâtre ou une cérémonies, de nombreuse femmes font appel à elle lors des carrefours de la vie et de la mort.
Une adoration devenue culture
Les adeptes de la déesse mami wata se nomment « mamissi » en région d’Afrique de l’Ouest. Dans ces sociétés africaines, ils regroupent souvent plus de femmes que d’hommes, mais ces derniers ne sont pas exclus. La plupart d’entre eux sont des voyants ou des pratiquants vaudou. Ils manifestent parfois des dons prémonitoires annonçant le bonheur ou le malheur.
Les initiés et les rites
Le mamissi doit organiser dans sa demeure une chambre particulière. À l’intérieur, il ou elle doit disposer sur une table de la chambre plusieurs variétés de parfums, de poudres blanches, des jouets et de nounours. La liste des éléments indispensables continue avec des fleurs et particulièrement un miroir dont le rôle est de percevoir des choses mystiques.
En somme, il faut tous les éléments permettant d’embellir une table. Sur cette dernière, l’initié peut aussi être amené à aménager un trou. Sa fonction est de contenir une eau embaumée de parfum, mais aussi de poudre blanche. Les pratiquants du culte de la divinité se recouvrent tout le corps de blanc au kaolin avec des coiffures et ornements sophistiqués.
Les traditions
Les mamissis ont besoin de parfums, de poudres blanches et d’œufs pour les rituels. Des sucreries (du genre Pom-pom ou Limonade) sont nécessaires pour réaliser leurs cultes. Ils peuvent aussi avoir besoin d’argent (une certaine somme) qui représente le prix à payer pour une voyance ordinaire.
Le prix peut augmenter selon le besoin de l’adepte ou du demandeur. Plus la requête est importante, plus il faut débourser de l’argent. Il peut s’agir de « lavage de cerveau » ou de « purification ». Aussi, il est courant de voir des personnes venues solliciter la déesse pour une « libération des esprits mauvais ». Il n’est pas rare de rencontrer des personnes qui en font leur religion au quotidien.
faire un pacte avec Mamy wata
Que se soit au Togo ou au Nigéria, de nombreuse personnes font des rituels moyennant un prix auprès des pratiquants du culte afin de devenir riche, puissant et célèbre en très peut de temps. Cela permet également de retrouver la santé et de réduire tous les maux. Il faut pour cela réunir certaines conditions selon les maîtres marabouts.
Aujourd’hui, beaucoup de sociétés traditionnelles évitent encore d’aller pécher ou se promener sur la plage pour laisser la maison de la divinité de l’eau en paix.
Sinon pour amener juste un peu d’innocence, on trouve des chansons pour les enfants :